Elections européennes

Publié le par JCML

 

 

            Dimanche 7 juin 2009, se tenait le scrutin pour les européennes histoire de savoir qui serait nommé pour aller « représenter » le peuple dans la coquille vide qu’est le Parlement Européen, pour aller aux séances de bavardages où aucune grande décision ne peut sortir et, surtout, se faire payer 7000€ mensuels pour ces hauts faits.

 

            Le résultat est sans équivoque : 43,09 % d'abstention pour l’ensemble de l’Union Européenne, taux de participation le moins élevé depuis 1979, soit les premières élections européennes.

 

            Il apparaît clair que les travailleurs ne se sont pas déplacés pour quelque chose qui apparaissait inutile à leurs yeux, qui ne pouvait non seulement ni régler la crise actuelle et les difficultés auxquels ils sont confrontés, mais ne pouvait en fait qu'aggraver leur condition d'esclaves salariés.

 

            Le taux de participation bat des records de faiblesse pour les pays de l’Est ( En moyenne 30% de participation, 19% pour la Slovaquie!), où les travailleurs se rendent bien compte que, loin de la prospérité promise par leurs politiques, ils ont été trahis et vendus aux impérialismes européens occidentaux et que leurs pays sont réduits une fois de plus au rang de pays dominés (comme autrefois par le social-impérialisme « soviétique ») par les puissances occidentales.

 

            En France, l'abstention se monte à plus de 50% et l'on peut voir que ce sont les classes populaires qui ont fourni le gros des troupes à la « liste » du refus de l'Europe des impérialismes.

 

            Il faut dire que la campagne n'était clairement pas une priorité pour les partis du capitalisme, comme si nos dirigeants hésitaient à forcer sur le trait, de peur que les peuples ne se soit trop sentis pris pour des cons après le référendum sur la Constitution.

            Mais comme il faut bien aller à la soupe, et refourguer au Parlement les fusibles (pardon les ministres) grillés comme l'inimitable Rachida Dati, l'UMP est quand même allé au « charbon » électoral, tablant sur un effondrement du PS.


            Et effectivement, le Parti Socialiste a vu récompensé ses efforts dans sa défense sans faille des intérêts des travailleurs et est brillamment passé a moins de 20% des suffrages exprimés. Nous jèterons un voile pudique sur les querelles de chefs, et nous nous contenterons de remarquer que malgré la crise actuelle, les socialistes ne peuvent plus tromper bien plus longtemps les classes populaires, dans les élections comme dans la réalité des luttes quotidiennes des travailleurs.

 

            Mais le PS est talonné par les Verts, qui, nous n'en doutons pas, sauront grâce à leur meneur anti-communiste (et passé du gauchisme tapageur au droitisme le plus bêlant) pouvoir buller en toute conscience écologique pendant 5 ans à Strasbourg (Séjour tous frais payés).

            Apparemment, personne ne les a prévenu que le Parlement ne disposant d'aucun pouvoir réel (sauf le droit d'être en accord avec les intérêts impérialistes, droit inaliénable si il en est dans la démocratie bourgeoise), à part écrire une déclaration sur la nécessité de bien refermer le robinet en se lavant les dents, les réformes écologistes de portée mondiale risquent de se faire attendre quelque peu.

 

            François Bayrou, égal à lui-même devra ronger son frein jusqu'à sa prochaine défaite. En attendant, le PS lui proposera bien une petite alliance, histoire de se sentir moins seul dans l'adversité et dans l'opposition radicale contre le monopole du sarkozysme dans la représentation bourgeoise dans l'appareil d'État.

 

            Le Front National, malgré les départs de chefs, estimant que le népotisme d'extrême droite au profit de la fifille à son papa ne suffit pas à combler leur désir profond de devenir leaders de la nation française régénérée, se maintien et, tel un chef scout à son énième jamborée, crie « toujours prêt » à l'État impérialiste, au cas où ses services seraient nécessaires pour combattre les vils gauchistes qui hantent nos campagnes d'ordinaire si tranquilles.

 

            Passons aux listes de l'« Europe Sociale »...


            Une minute de silence pour la liste « Lutte Ouvrière » est de rigueur. Après avoir avoué que le fait d'avoir mis ces listes ne servait à rien (en les proposant quand même histoire de rigoler un bon coup et d'essayer de surfer sur le refus de l'UE par les masses), le parti trotskiste repart avec un 1,2% comme lot de consolation.

 

            Plus heureuses, les deux principales listes de la gauche radicale s'en sortent mieux...plus ou moins.

 

            La victoire populaire du « Front de Gauche », avec un beau 6,05% (c'est à dire environ 3% des électeurs) ne laissera dubitatif que les gauchistes chagrins qui feront le calcul suivant : l'union du PcF moribond et de la gauche de la social-démocratie, n'aura pas réussi à faire mieux que les scores habituels du Parti du communisme en mousse.

            L'humanisme petit-bourgeois du PcF n'aura, en fin de compte, réussi qu'à vider les rangs de ce qui fut un temps (si,si) la SFIC (Section Française de l’Internationale Communiste), porteuse des espoirs des travailleurs révolutionnaires.

 

            Enfin, le NPA, n'ayant même pas pris la peine de mettre son VRP officiel en tête de liste, sûr de la victoire éclatante de l'anti-capitalisme du mégaphone, se ramassent avec 4,98%  des voix, et essayent tant bien que mal d'accuser le PS pour avoir poussé les masses à se désintéresser des élections européennes. Sans sièges et avec le score habituel, l'ex-LCR veut y voir une victoire et le fait que le NPA serait désormais une force nationale. (Les mauvais esprits qui auront compris fArce nationale seront dénoncés comme « staliniens »)

 

            Maintenant que le cirque électoral des européennes est momentanément fermé, redevenons sérieux.

            Il est clair que seuls les communistes qui, comme le ROC-ML et les JCML, ont dénoncé l'Union Européenne comme un club de puissances maffieuses, qui utilisaient l'idée d'une Europe unie pour mettre en avant leurs intérêts impérialistes, sur ce continent comme ailleurs, étaient réellement sur des positions populaires. Ces communistes ont combattu seul, une Union Européenne dont certaines puissances impérialistes comme la France, l’Allemagne, et d’autres profitent de l’entrée de pays faibles économiquement et dépendants pour les piller, profiter du bas coût du travail : c’est le cas pour les pays de l’Est !

 

            La dénonciation juste des maux qu'engendre cette alliance des capitalistes (Institutions Antidémocratiques, Chasse aux travailleurs étrangers, Guerres impérialistes, Mirage de l' « Europe Sociale » et Exploitation Accrue) est celle qui nous différencie des organisations qui :

 

                        -Prônent le réformisme, assumé ou dans les faits, en Europe (alors qu'ils sont incapables de le mener à bien, ne serait-ce qu'en France)

 

                        -Prônent le nationalisme, réclamant le retour à la souveraineté soi-disant perdue d'avant 1992 (et dont on se demande à quoi elle diffère de celle d'aujourd'hui, le Parlement Français se resservant tout droit d'application des directives européennes)

 

                        -Prônent le retour au règne des Trente Glorieuses et du réformisme « radical » de la petite-bourgeoisie, sur le dos des peuples colonisés. C’est le cas du PS au NPA, et nous voyons bien que cette social démocratie, surtout son aile de droite, a fait faillite à ces élections (PS). Pas étonnant, la bourgeoisie avec la crise actuelle ne peut plus se permettre de redistribuer les miettes engendrées par les surprofits dégagés par l’impérialisme français, et les classes populaires tendent à se détourner d’un réformisme qui n’est pas autre chose que réactionnaire car voulant revenir à une époque du capitalisme désormais révolue, celle du capitalisme « gentil » et florissant. Cela s’est fait sentir lors de ces élections et lors de la dernière journée de mobilisation samedi 13 juin où l’on a pu observer que le fossé s’était creusé entre ceux qui souhaitent toujours plus acheté la paix sociale, signer des papelards avec le patronat, c'est-à-dire les centrales syndicales et ceux qui souhaitent passer à autre chose, à une lutte pour défendre leur dignité, leur famille, leurs conditions de vie, c'est-à-dire la majorité des travailleurs.

 

            Et, seuls dans la rue, malgré la fournée d'organisations ayant essayé de s'approprier un refus populaires, ces communistes ont défendu leurs mots d'ordre, en expliquant et en mettant en avant leurs positions. Si ces élections étaient inutiles, notre travail ne l'était certainement pas, et beaucoup de nos plus récents camarades y ont fait leurs premières armes, voyant la différence entre la réception par les masses des mots d'ordre vides des partis petit-bourgeois, et de ceux de boycott et d'abstention que nous avions adopté, en partant d'une ligne juste et en reprenant ce que la conscience politique des travailleurs leur dictait.

 

            Le mot d'ordre que nous avons mis en avant (ABSTENTION POPULAIRE) était suivi de celui-ci (POUR UNE EUROPE UNIE PAR LE DRAPEAU ROUGE).


            Mettons ce dernier en pratique, en essayant de travailler à la tenue de véritables liens internationalistes et en mettant en avant le projet de révolution socialiste, qui casse les vieilles frontières bourgeoises, vers une unité des travailleurs, en Europe et dans le Monde, dans toute notre propagande!

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